Les chiffres de la délinquance dans le Gers
Les chiffres collectés par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales dans les zones de police et de gendarmerie, repris dans l’édition du 22 septembre de Sud-Ouest Dimanche, doivent interpeler tous les responsables politiques du département du Gers et ceux qui aspirent à exercer des mandats locaux.
Ces chiffres montrent, qu’entre août 2012 et juillet 2013, parmi les 8 départements étudiés (Charente, Charente-Maritime, Gironde, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Dordogne, Lot-et-Garonne et Gers), c’est dans le Gers que l’augmentation des atteintes aux biens a été la plus forte (+ 9,1%). Dans cette catégorie, les vols sans violence (cambriolage, vols à la roulotte…) ont augmenté de 7,2%. Durant cette même période, le nombre d’atteintes à l’intégrité physique a augmenté de près de 10%.
Comme nous l’avons déjà dit il y a quelques semaines, nous ne pouvons plus ignorer que le Gers, département rural, n’est pas épargné par cette montée de la délinquance. Parallèlement, un sondage montre que le sentiment d’insécurité grandit au sein de la population française et ce de manière constante depuis 2007. 84% des français interrogés ont le sentiment que la délinquance a augmenté ces derniers mois. (http://www.sudouest.fr/2013/09/21/le-sentiment-d-insecurite-grimpe-en-fleche-chez-les-francais-1175897-4697.php)
Dès lors, quelle attitude adopter et quelles solutions proposer ?
Tout d’abord, il faut cesser de faire de cette question un argument de campagne électorale ou une ligne de fracture et de clivage entre les formations politiques.
Depuis près de 10 ans, aucune des formations politiques n’a su apporter des réponses efficaces à cette question qui est importante pour les français. Pas plus la droite réputée plus ferme sur cette question que la gauche depuis 15 mois. Et les dirigeants politiques ont une lourde responsabilité dans le sentiment croissant d’insécurité exprimée par les français. Leur attitude ne fait qu’attiser ce sentiment : médiatiser à l’excès les déplacements suite au moindre fait divers ne fait que renforcer la perception de ce sentiment d’insécurité. A ce propos, on ne peut qu’être frappé par la similitude des attitudes de l’actuel ministre de l’intérieur et de celui qui le précéda il y a quelques années avant de devenir Président de la République.
Cette réalité oblige les dirigeants politiques locaux ou nationaux à une prise de conscience et à une responsabilisation nouvelles. Combattre la délinquance et le sentiment d’insécurité que les faits réels entraînent doit mobiliser tous les acteurs en commençant par tous les élus.
Persister dans une attitude d’effets d’annonce au mieux ou de déni de la réalité au pire entretient le terreau de la montée du front national. Et cette éventualité existe également dans le Gers.
Ce n’est pas un sujet qui doit cliver.
Le MoDem gersois a eu l’occasion d’expliquer qu’il n’y a pas de solution miracle à ce phénomène : pas plus une politique sécuritaire qu’une réponse davantage basée sur le traitement social de la délinquance. Les clivages doivent donc sauter et tous les intervenants doivent être mobilisés ensemble. Il faut d’ailleurs s’interroger sur le périmètre d’action le plus pertinent : niveau communal ou intercommunal. Car c’est par une politique concertée et donc des actions communes que l’efficience sera au rendez-vous.
Les réponses isolées ne peuvent pas produire des solutions efficaces.
Dans un département tel que le Gers comme ailleurs, tous les échelons sont concernés et doivent donc être mobilisés : Préfecture, département, communautés de communes, communes.
Aucun maire ne doit être laissé seul pour agir dans ce domaine. Seule la mobilisation de tous, inscrite dans une logique non électoraliste, non démagogique et non partisane, portera ses fruits. Elle pourra se mesurer non seulement par les chiffres recensant les faits établis mais également par la perception des citoyens au quotidien.
La sécurité est un droit.
Et les questions qui gravitent autour de ce thème seront à l’évidence au centre du débat politique dans les prochains mois, à l’approche des élections municipales. L’ignorer serait une faute. L’anticiper et traiter cette question avec l’esprit de responsabilité qui s’impose est une exigence pour les élus et futurs élus. Et sans aucun doute le meilleur moyen de faire barrage aux discours simplistes, mais néanmoins percutants quand rien d’autre n’est proposé, du front national.
Le MoDem ne se résigne pas à laisser la peur dicter les comportements, qu’ils soient individuels avec le risque de l’autodéfense ou dans les urnes avec la tentation du vote extrême.
Nous mettrons ce sujet au centre du débat politique local dans les prochains mois, autant au moment des municipales que lors des futures élections départementales.
Dans ce domaine comme dans d’autres, une autre offre politique doit être et sera proposée.